actualités de publications 2021-22
Tous mes ouvrages peuvent s'acheter sur les sites de mes éditeurs ou sur amazon.
chez https://albert-le-grand.ch/
extrait de De feuilles qu'une fois
chez Alcyone de Silvaine Arabo
il y a un râteau pour les mots de mes feuilles:je bégaie, je rature
Terre, tu es la matière vivante de mes cellules
je raisonne comme la tourbe,
les taupinières, les flaques
extrait de Filière de femmes
Les éditions Sans Escale de V. MoLet
....
Emma, c’est par le corps qu’elle m’intéresse, qu’elle me tient. Son corps, un corps qui raconte, un corps qui vous besogne, qui fait le lien. Celui d’Emma crie la vieillesse des femmes d’un autre temps. De ces femmes d’un autre monde aussi, celui d’un XIXème siècle qui n’en finissait pas de mourir. Une vieillesse de la chair qui prenait si vite, la quarantaine venue. Un corps de femme qui n’a jamais su ou voulu séduire, un corps devenu une armure épaisse, infranchissable, dans lequel l’âme se tient émaciée, incognito, ne me touchez plus. Ce corps qui est ce que j’ai connu d’elle et lui seul. Une chair devenue lourde avec l’âge avec des os fragiles qui peinent à soutenir la masse. Ses cheveux assez longs. Blancs jaunis, en chignon au ras de la nuque. Poitrine pesante en tablier, et une trentaine de centimètres de jambes sortant de dessous ses jupes. Le visage n’est pas dur, il est rugueux. Bajoues basanées, bouche triste. La paupière inférieure d’un de ses yeux, béante et rougie par une conjonctivite permanente. Ce corps lapidé par les efforts, le travail incessant, les fatigues irrésolues, ce corps qui balance en marchant sous les douleurs des hanches, ce corps qui n’a reçu ni soin, ni reconnaissance, ce corps outil. Tellement qu’elle ne peut l’identifier elle-même. Emma....
extrait de Ruban éditions Rhubarbe de Alain Kewes
certains jours, le ciel tisse un ruban
le soleil est une médaille
suspendue au poitrail de la pluie
décorée un instant
de l'ordre de l'averse
je tends alors mon visage
vers l'étoffe des couleurs
maquillage d'un peu d'eau
pour mes yeux
trace lucide de traverse
biographie
Bio
Biographie
Après des études à l’université de Fribourg en littérature française, latin et philologie romane, Anna Jouy (colette maillard-gaillard) écrit des polars, des pièces de théâtre et une comédie musicale avant de se consacrer à la poésie avec une dizaine de recueils parus entre 2009 et 2021. Dans un geste de mise en mots au plus proche du quotidien, elle tient un journal poétique en ligne (Les mots sous l’Aube).
Largement engagée dans l’écriture de « brèves », formats concis d’une à deux pages qu’elle voit comme un nouveau genre émergeant avec les outils informatiques, elle confronte désormais également son écriture à des textes de longue haleine, soucieuse d’inclure à l’invention romanesque son cheminement personnel et poétique.
Anna Jouy est un pseudonyme .
bibliographie
bibliographie
Polars
La morte du Lac de Pérolles /Editions La Sarine -2000
Qui a tué le grand Codourey- /feuilleton quotidien La Liberté 2002
Les Fribourgeois meurent-ils ? /Editions La Sarine 2007
Téléphones et Sonnettes /autoédition 2005
Nouvelles
Voyages /autoédition 2005
Théâtre 1996 -2004
Rayon Dames - Théâtre de l’Arbanel
Les sept péchés capitaux – Théâtre de l’Arbanel
Docteur Carême et Mister Gras /comédie musicale écriture du libretto et mise en scène
Pièces pour enfants.
Conception-écriture et mise en scène de spectacles musicaux
Le roi des Suisses Treyvaux
Une affaire de Chœur Treyvaux
Formula Magica Semsales 2008
Amour Amor Treyvaux 2010
Son(g)s Treyvaux 2018
Editions numériques Qazaq- 2014-5 sous le pseudonyme d’Anna Jouy
Strasbourg verticale/ roman
Là où la vie patiente/ récit
Je et autres intimités/ poèmes
Brèves littéraires www.les cosaquesdesfrontières /écriture hebdomadaire de 2013-2019
Poésie
Ciseaux à puits/ Polder- Décharge 2008
La mort est plus futée qu'une souris/ coll. avec Alain Simon Ed. Le pas de la colombe 2008
Au crible de la folie/ Ed. de l’Atlantique 2009
Ces missiles d'allégresse/ Ed. de l’Atlantique 2011
Agrès acrobates/ Ed. P.I. sage Intérieur 2013
De l’acide citronnier de la Lune/ Ed. Alcyone février 2016
Une pesée de ciels/ Ed. Alcyone 2018
De feuilles qu’une fois / Ed. Alcyone 2021
Ruban / Editions Rhubarbe 2021
Nombreuses participations à diverses revues de poésie
Textes pour musiciens et compositeurs pour art choral- Jean-Marie Kolly- Fabien Volery-
Romans
Daisy Gazelle, héroïne colorature/ Editions La P’tite Hélène 2018
Filière de femmes Editions Sans Escale Janvier 2022
Site internet de création: www.jouyanna.ch
On en parle....
C'est Florent Toniello qui nous offre sa note de lecture sur Ruban (Anna Jouy et Valerie J. Harkness - paru chez Rhubarbe). Les autrices se réjouissent... et puis, ce n'est pas souvent, pas souvent du tout que les pilotes de Dailleurs se font un petit cadeau !
Alors le voici ! Et retrouvez cette note de Florent en cliquant ici !
C’est une correspondance poétique entre Valérie J. Harkness et Anna Jouy qui a abouti à ce livre. Cet exercice — cette contrainte — peut se décliner de mille manières ; ici, les deux poétesses choisissent de ne pas se répondre de façon explicite, préférant un ruban de sensations qui vont et viennent dans les poèmes sans pour autant constituer des maillons trop enserrés d’une chaîne. Et là réside l’intérêt de ce recueil, qui permet de guetter des thèmes communs, des images récurrentes… toute une construction dont la logique ne se révèle qu’après avoir lu l’ensemble du texte, car d’un texte il s’agit bien. Oui, les poèmes d’Anna présentent peut-être plus de métaphores (« On ne jettera pas de sel sur mon corps gelé »), ceux de Valérie une respiration plus courte et plus haletante (« Il / Faut / Se / Taire / Sur / Le / Secret »), mais, très vite, on oublie qu’on a ici deux voix poétiques et on lit un tout. Miracle de la correspondance entre deux amies, ou miracle de la poésie tout simplement ? Les « hommes bleus » des tout premiers vers vont ainsi se décliner en nuages, en mer — tout un cycle de l’eau qu’on pourra voir également comme cycle du recueil, un des cycles en tout cas : « La pluie est un champ lexical », dans lequel des barques bleues passent de poème en poème, d’autrice en autrice. Au point qu’« Être heureux devrait être bleu ». Pas de narration à proprement parler, plutôt une succession d’images qui campent des situations, des états corporels ou mentaux. Des rêves éveillés qui évacuent le morne quotidien, des silences qui traversent les vers en les ensemençant, pour la suite. On parcourt le ruban des poétesses dans un temps arrêté, où la poésie n’est pas simplement ornementale, mais bien vision quasi incantatoire. Et on voit arriver l’ultime vers en souhaitant ne pas encore se réveiller. Rarement féminin générique aura été aussi justifié à la fin, puisqu’elles et nous sommes désormais liées par Ruban : « Suspendues que nous sommes / À des lèvres ouvertes ».
Dans la revue DECHARGE, ce qu'en dit Claude Vercey
Ce ne sont pas les livres qui font les poètes, lit-on en manière d’avertissement - manière aussi de semer le trouble chez le lecteur - dans ce poème qui fait également et à juste titre le prière d’insérer du nouveau livre d’Anna Jouy, De feuilles qu’une fois, proposé comme les précédents ( cf : I.D n° 774) aux éditions Alcyone.
Illustration intérieure du livre d’Anna Jouy :« De feuille qu’une fois » :
Renée Spicher
(encre et gros sel - juillet 2019)
Au fil des publications qu’elle a égrenées depuis 2017 et Ciseaux à puits ( Polder n° 137), familière comme une amie de la famille qui vient vous visiter à intervalles réguliers et qu’on a plaisir à accueillir, toujours mystérieuse malgré tout, car inventive, la poète se renouvelle sans cesse, fidèle cependant à son écriture d’un surréalisme bien tempéré, gourmand, sensuel :
Le poème d’aujourd’hui rentre après avoir bu le rire des camarades
Il tient les murs comme un corbeau sans augures
Proches les murs, petit l’oiseau.
Il est d’une ivresse déroutée, il me cherche entre les cuisses, sous le corps, sous le fluide des désirs ancrés.
Il ne vole pas, ce sont des plumes ordinaires, dégriffées, sans portance.
Ailes appuyées sur le béton des joues dures.
Je suis une chasseuse de vétilles luisantes, se définit-elle, modeste et lucide, dans les premiers poèmes du livre. Ou encore (et l’on reconnaît ce faisant le titre du recueil), dans ce qui peut passer pour un autoportrait sans illusion, où elle se compare (et plus clairement dans une première version du texte, mis en ligne le 27 novembre 2018 sur le site Mots sous l’aube, où elle tient son Journal) à un pieu dans la clôture :
Je ne fleuris plus. Je ne sèche plus.
Je suis un poète de feuilles qu’une fois.
Déclaration désabusée, qui ne cadre pourtant pas avec ce qu’elle donne à lire, où s’exprime avec vigueur le désir de mordre la vie : Je fracasse le verre, dit un poème, - je casse les vitres d’un jet de pierre, dit un autre vers du même poème, en ces images de jet et de brisure que la poète affectionne, Et danser avec la feuille, quand l’arbre me délaisse. Le poème d’Anna Jouy est un feu d’artifice. Elle a l’art de déjouer le piège de la phrase toute faite dans laquelle un instant on s’est cru embarqué, toute en feinte et en contre-pied, avec cette gourmandise du mot inattendu qui donnait tout son sel à la poésie d’un Yves Martin, que je célébrais par ailleurs il y a peu, en rendant compte du dernier livre de Michel Talon (Dans les agates – I.D n° 946).
Extrait de : De feuilles qu’une fois.
Dans ma tête croit une planète.
Une patate. Elle pousse à la frise de l’os. Prolifère et me couvre de feuilles.
Dans la mangrove intérieure, il pleut des flocons de matière, de moucherons farceurs.
Il n’y a plus de place dans mon univers et le ville ronde et ivre jette partout ses échelles de corde.
On dirait qu’une autre forêt pousse dans le crâne . Une forêt vénéneuse, sortie debout sur les racines, se promener sur la mer.
Un reflet et tu meurs.
Anna Jouy, Filière de femmes Soulever tout ce qui se cache
Anna Jouy propose ici des histoires de famille. Elle rapièce ce qui était décousu ou trop mal cousu car “Après tout, les femmes sont toutes des tacons généalogiques ! Hyacinthe, Maria Agathe, Emma, Marguerite. Et moi. ”
Sa famille a choisi le secret. L’auteure le dégoupille pour traduire ce qui se cache derrière la mère des hommes ou celle qui est restée vieille fille. La première ne connut qu’une flopée de gosses qui “s’entassaient dans la même chambre”. En bonne mère, “Elle en a appris les appétits, les péchés de chair, ceux que les prêtres arrachent de la bouche quand ils tiennent leurs ouailles à genoux dans ses isoloirs. Elle a appris qu’il fallait se purifier de ces choses dégoûtantes, nécessaires mais dégoûtantes.“
Car elle sait que l’amour trop souvent échappe au coeur pour descendre dans le ventre.
Anna Jouy explore des démons ou ce qui est pris pour tels. Et dans ce but, elle a punaisé sur la table les photos des protagonistes de l’histoire “comme une cartomancienne” puisque toutes ces femmes appartiennent au gens du voyage.
Certaines sont des beautés furieuses, d’autres sont laiderons : mais là n’est pas, n’est plus la question.
Elles se sont tues, néanmoins l’auteure leur redonne voix, épèle leurs silences, réanime leurs images. C’est une reprise contre tous les baillons à coups de superbes descriptions et évocations. Au besoin, elle imagine pour exprimer l’aphasie.
C’est cet empêchement qui la pousse à écrire, “parce qu’il faut que ça sorte” là où du silence se perce l’énigme au nom de la mère, du père et de toutes les femmes de la maison que, en mourant, ce père “a fermée, comme si de rien n’était,”
Revendiquant son propre étonnement pour les gens, les choses et les secrets qu’ils recèlent, la poétesse poursuit le désir de soulever tout ce qui se cache ou qu’on lui cache.
ce qu'en dit jean-paul gavard-perret www.lelitteraire.com
filière de femmes en sélection du prix Hors concours 22
participez à ce concours rdv sur le site de l'Académie et soutenez ce livre si envie!!
http://www.pandesmuses.fr/ns2022/fum-filieredefemmes
une belle lecture de Filière de femmes qui met l'écriture au centre du projet romanesque.
une lecture et analyse vidéo par Vincent Francey sur son site
mes sites de création
https://annajouy.over-blog.fr/ Poématique expiratoire
https://www.dailleurspoesie.com/ site de poésie francophone de Valérie J. Harkness
https://lescosaquesdesfrontieres.com/ site de Yan Kouton
https://www.jouyanna.ch/ journal poétique
quelques liens amis
aquarelles- arts
https://www.marinettebadoud.ch
http://www.galerietraitnoir.ch/
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